Il y a peu, Jean Luc nous a quitté comme il a vécu, discrètement, sans faire de bruit, sur la pointe des pieds. Seul dans son coin. Jean Luc était timide mais gentil avec les trop rares personnes qu’il laissait s’approcher de son intimité. Il lui fallait d’abord briser sa peur de l’autre car, sous des airs quelques fois revêches et bravaches, il tenait le monde à distance. Mais le fond de son cœur était bon et Jean Luc était quelqu’un de loyal en amitié et en parole. Il venait à l’Estran, le seul lieu dans lequel il se sentait vraiment chez lui et, accompagné de sa guitare, il jouait et pouvait créer une chanson par jour, musique et texte de qualité. C’en était étonnant. Il aurait pu s’extérioriser avec sa musique mais il était trop humble et modeste. Quel dommage ! lui a-t-on dit de nombreuses fois mais c’était Jean Luc et son humilité ne lui permettait pas de s’exposer aux yeux du monde.
Tu as été un compagnon de 30 ans et tu as donc fait route avec les estranais une grande partie de ta vie. On te remercie de ta gentillesse, de cette fidélité à l’Estran que tu as concouru à créer en tant que membre fondateur, et on te remercie de ce que tu nous as apporté. Par le souvenir que nous gardons de toi, tu continueras à nous accompagner et la route est encore longue. Bernardie, c’était ton nom.